jeudi 28 février 2013

Et si l’on parlait du décès de Stephane Hessel ?



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Jeudi 28 février 2013 :
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Stéphane Hessel est mort et c’est une grande figure française qui disparait. De là à le faire entrer au Panthéon, faut pas abuser où alors c’est, au bas mot, la moitié des français disparus qu’il faudrait faire entrer.
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On peut aimer ou ne pas aimer le personnage (moi, je l’aimais bien), partager ou ne pas partager ses prises de positions (j’en partageais certaines, j’en combattais d’autres) mais il y a une chose que l’on ne peut critiquer : sa fuite de France grâce aux réseaux de Varian Fry, son engagement auprès de la France libre, son appartenance au BCRA, ses trois mois d’activités en France occupée, son arrestation et sa déportation, son rôle de secrétaire dans l’élaboration de la Déclaration des droits de l'homme.
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J’en profite pour poser une question à ceux qui reprochent à Stéphane Hessel ses trois années passés au sein du B.C.R.A. dans un bureau à Londres et qui militent pour lui retirer son titre de « résistant » comme si être résistant était un « titre » : Feraient-ils la même requête pour Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Pierre Bourdan et Pierre Dac dont les actes de résistances furent sur les ondes de Radio-Londres ?
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Alors oui, certaines des prises de position de Stéphane Hessel me dérangeaient mais le but même de ces hommes et de leurs prises de position que je n’hésiterais pas à qualifier de limite, n’est-il de nous interpeller pour que justement nous nous remettions en question ?
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Méditez sur ces deux questions !
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mardi 26 février 2013

Rythmes scolaires : « halte à la connerie lobbyiste ! »

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Mardi 26 février 2013 :
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Je ne suis pas enseignant encore moins un spécialiste des rythmes scolaires. Je ne prendrais donc pas parti sur les débats qui agitent actuellement le monde enseignant sur ce sujet.

Doit-on passer à la semaine des quatre jours et demi ?
Doit-on disposer de six semaines de congés estivaux ?

Je ne le sais.

Mais ce que je sais, c’est trois constatations générationnelles et la réponse à une question d’histoire sociale

Lorsque j’étais gamin, j’allais à l’école le samedi matin et le jeudi était jour de repos.
Mon père a vu ses vacances d’été commencer le 15 juillet et durer jusqu’au 30 septembre.
Mon grand-père racontait qu’il partait en congé scolaire à la fin juillet jusqu'à mi octobre.

Alors, à quel moment et pourquoi ces rythmes ont été bouleversés ?

Tout simplement avec l’arrivée des congés payés en 1936 et des gens partant en vacances dès le 1er juillet, entrainant des écoles désertés durant la première quinzaine de juillet puis avec le déclin de la paysannerie française qui n’avait plus besoin des enfants pour les moissons de septembre.

Donc, au lobby de l’agriculture avant-guerre a succédé le lobby du tourisme.

Pourtant, dans mon esprit, aucun et je dis bien « aucun » de ces lobbies n’a le droit à la parole sur les rythmes scolaires. Les rythmes scolaires doivent être établis pour le bien de l’enfant et son épanouissement et non pour remplir le tiroir-caisse d’une quelconque remontée mécanique en hiver ou d’une baraque de glace sur la plage en été.

Quand je lis une déclaration d’un responsable local de parents d’élèves brandir comme seul argument d’opposition un argument économique, cela m’énerve.

Quand j’entends comme ce matin aux infos télévisés le président de je ne sais quel organisme lié au tourisme s’insurger contre la proposition de Vincent Peillon au prétexte du « manque à gagner » en fin d’été, cela me met vraiment en rogne.

Et quand je constate dans la foulée et dans le même reportage, les mêmes arguments sortir de la bouche d’un député, même d’opposition, je crie « halte à la connerie ! ».

Doit-on passer à la semaine des quatre jours et demi ?
Doit-on disposer de six semaines de congés estivaux ?

Je ne le sais.

Mais ce que je sais par contre, c’est que jamais un lobby, surtout celui du tourisme, ne devrait dicter ses conditions pour l’éducation, le bien-être et l’épanouissement de nos enfants.

vendredi 22 février 2013

Aix-Marseille Provence, quel drôle de nom !

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Vendredi 22 février 2013 :

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Mercredi 20 février 2013, le gouvernement Ayrault a dévoilé son avant ptojet de loi de décentralisation et de réforme de l'action publique.

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Tout le monde, aussi bien les pros que les antis, attendait cette publication pour voir dans quelle direction s’engouffrait nos politiques. C’est chose faite depuis hier et force est de constater que si ce texte existe, il n’est là que pour tenter de satisfaire le plus de monde possible et heurter le moins de gens possible en ignorant ce qu’est l’efficacité.

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Car le moins que l’on puisse dire, c’est que ce texte n’est pas des plus révolutionnaires y compris dans le nom de la future métropole : Aix Marseille Provence …

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Exemple concret : Dans un généreux souci de réforme, l’avant-projet prévoit la création d’une EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à part entière et les six EPCI actuels seront quant à eux dissous.

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Au premier abord un bon plan sur le point de vue de la gouvernance et de substantielles économies en prévision sauf que … le même avant-projet prévoit la création de six conseils de territoire reprenant peu ou prou le découpage des intercommunalités existantes, dotés de fond propre et de compétences particulières.  Au revoir  la simplification de la gouvernance, adieu les économies annoncées.

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Et une question : pourquoi supprimer les EPCI si c’est pour recréer la même chose sous un autre nom ? Autant partir directement sur le Pole métropolitain, on gagnerait du temps !

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Et quid de cette nouvelle instance qui sera la conférence métropolitaine des maires regroupant tous les maires et présidé par le président d'Aix Marseille Provence.

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Remarquez, ce projet métropolitain ayant pour ambition de satisfaire aussi bien les adeptes de la métropole tentaculaire et centralisée défendu par les marseillais que celle totalement décentralisée et patchwork des hors-Marseillais, risque de ne satisfaire personne !

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Autre problème en vue, celui des compétences : La principale des compétences qu’exercera la Métropole sera celle des transports. S'y ajoutent la création de zones d’activités économiques - y compris portuaires et aéroportuaires - et de zones d'aménagements concertés. Que va-t-il se passer sur la vie (et l’avis) des communes sur les projets que ne va pas manquer de développer cette Métropole autour de l’Aéroport de Marignane (ancienne appellation volontairement utilisée) ou concernant le Grand Port Maritime de Marseille ?

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Cette Métropole sera donc grand transporteur, aménageur du territoire mais aussi grand enseignant puisque l’enseignement supérieur lui sera aussi dévolu avec en bonis une partie de l'action sociale si le CG13 consent à se séparer d’une partie de ses prérogatives.

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En attendant, d’ici son adoption en octobre, ce projet risque d’être bien remanié !

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mercredi 13 février 2013

Et si Claude BARTOLONE avait raison ?

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Mercredi 13 février 2013 :

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Court papier pour exprimer ma colère et ma désillusion après ce que j’ai vu à la télé hier au soir lors des questions au gouvernement et du vote solennel sur le « Mariage pour tous ».

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Triste spectacle que celui de ces députés UDI qui quittent bruyamment l’hémicycle sans attendre la réponse à la question que leur « leader » a posé.

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J’en suis presque à partager l’opinion de Claude BARTOLONE !

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Mais là où je la partage  (et j’assume entièrement mes mots), c’est quand je vois le spectacle pitoyable donné par Jean-Louis BORLOO. Claude BARTOLONE aurait-il raison ?

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Non seulement Jean-Louis BORLOO n’écoute pas la réponse mais en plus, peu de temps auparavant,  il se trompe lors d’un vote solennel, de surcroit sur un sujet sociétal aussi sensible et vote le contraire de ses idées. (faut le faire quand même !)

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Si l’on rajoute sa renonciation à se présenter à la Mairie de Paris, une renonciation de plus après l’épisode tragi-comique de la présidentielle, cela fait beaucoup.

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Ce qui m’énerve le plus dans toutes ces histoires, c’est que j’ai envisagé un moment de rejoindre l’UDI. Quand je vois ce qu’ils deviennent …

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dimanche 10 février 2013

L’info du dimanche : La bataille des loups

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Dimanche 10 février 2013 : 
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors que le problème des loups en France devient de plus en plus aigu chaque mois, que le gouvernement propose des pistes comme la capture des loups sur le mode américain, le quotidien Le Monde analyse les résultats de ces captures aux Etats-Unis.
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Bonne lecture !
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Peut-on capturer des loups pour les empêcher d'attaquer le bétail ?
Le Monde.fr | 09.02.2013 à 16h38
Par Audrey Garric

"Alors que nos éleveurs pensent les uns après les autres à abandonner le métier, le gouvernement nous propose 'd'éduquer' le loup. Il se moque de nous ! Autant éduquer un requin, un serpent crotale ou un criminel multirécidiviste." Cette pantalonnade du maire (UMP) de Sisteron, Daniel Spagnou, illustre, derrière son goût douteux, le scepticisme et l'incompréhension qui prévalent après l'annonce du gouvernement de tester des captures de loups afin d'améliorer la coexistence entre le prédateur, protégé au niveau français et européen, et les éleveurs, victimes d'attaques de troupeaux de plus en plus nombreuses.

Mardi 5 février, la ministre de l'écologie Delphine Batho a ainsi révélé que onze parcs naturels régionaux allaient expérimenter des méthodes de capture utilisées aux Etats-Unis. "Il y a une nécessité d'éduquer l'animal", a-t-elle plaidé, à l'issue d'une réunion du groupe national loup qui a validé les grandes lignes du plan de gestion 2013-2017.

"La situation a changé en France : on n'a plus seulement quelques meutes comme il y a vingt ans mais 250 loups. On ne peut plus attendre des attaques pour agir, lâche Jean-Jacques Blanchon, chargé de mission biodiversité et agriculture à la Fondation Nicolas Hulot et à l'origine de la proposition. Il faut signifier à l'animal, et en particulier à ceux que l'on appelle les 'mauvais loups', quel est son territoire et quel est celui de l'homme."

LEURRES OLFACTIFS

Mais comment parvenir à capturer ce superprédateur, intelligent, mobile et aux cinq sens surdéveloppés ? "Attraper un loup sans le tuer est la chose la plus difficile qu'il soit", reconnaît Antoine Nochy. Cet ingénieur écologue, formé à la technique dans le parc de Yellowstone aux Etats-Unis, est l'homme qui devrait diriger sur le terrain l'expérience française, avec l'aide du trappeur américain Carter Niemeyer, véritable star dans le milieu avec à son actif 300 captures au cours de sa carrière.

"Il faut intriguer, inquiéter et séduire le loup, explique Antoine Nochy. C'est un travail de patience pour retrouver sa trace, disposer un piège et attendre qu'il morde. On doit amener le prédateur, qui évolue dans un périmètre de 300 km2, à venir dans un espace de 30 cm2."


Le cœur de la technique : des leurres olfactifs. De l'urine, des excréments ou de la viande doivent ainsi attirer le loup vers un système de pièges enterrés. Une mâchoire en caoutchouc se refermera alors sur sa patte, tandis qu'une chaîne longue de 2 ou 3 mètres lui permettra de se déplacer sans se blesser. "Il s'agira alors de l'immobiliser avec un lasso, de l'anesthésier et de lui poser un collier équipé d'un GPS, avant de le relâcher, livre Jean-Jacques Blanchon. L'animal, stressé, va comprendre qu'il ne doit plus attaquer sur ce territoire et la meute ne reviendra pas."

Au-delà de l'avertissement, l'expérience est censée avoir une portée préventive. "Les données GPS vont nous permettre de comprendre le comportement du prédateur et ses déplacements, afin de prévenir les éleveurs de son approche", poursuit Jean-Jacques Blanchon. Le chargé de mission, qui espère former rapidement des piégeurs avec l'aide de l'université de Montpellier 2 et du CNRS, table sur deux équipes de deux personnes dans chacune des quatre régions concernées par la présence du loup.

ANIMAL SAUVAGE

Malgré les compétences avancées, l'idée ne convainc pas au sein du Groupe national loup. L'instance, réunissant parlementaires, élus, agriculteurs, chasseurs, associations de protection de la nature et représentants de l'Etat, regrette que la proposition ait été reprise "à la dernière minute" par la ministre et ce, sans concertation.

"Cette expérimentation va à l'encontre du fonctionnement naturel du loup : on ne peut pas lui apprendre que tel alpage ou telle montagne est chez lui, et telle autre non. C'est un prédateur qui chasse où il veut, ajoute Jean-David Abel, représentant de France Nature Environnement (FNE) au sein du groupe. Le dispositif est ailleurs difficilement applicable en France, où l'animal est présent dans 29 zones de présence permanente, des endroits montagneux, broussailleux et difficiles d'accès."

"C'est le seul instrument qui fonctionne pour assurer la cohabitation avec le loup, et c'est pour cela qu'il est utilisé aux Etats-Unis et expérimenté en Suède, Finlande, Espagne et Italie", rétorque Jean-Jacques Blanchon.

"ILS REVIENDRONT"

En réalité, si les Etats-Unis procèdent bel et bien à des captures de loup depuis des années, la finalité réside moins dans la protection des troupeaux que la recherche scientifique. Les Américains ont capturé pour la première fois 64 loups au Canada en 1995 pour repeupler le parc de Yellowstone, au sein duquel les prédateurs avaient été massivement chassés jusqu'à frôler l'extinction. Depuis, la célèbre réserve du Wyoming a capturé et équipé de colliers GPS 400 prédateurs, essentiellement à l'aide d'hélicoptères depuis lesquels des trappeurs tirent des fléchettes anesthésiantes.


"Nous avons réussi à inverser les habitudes comportementales de certains loups grâce à un conditionnement aversif utilisant des captures, des balles en caoutchouc ou des bombes au poivre, livre Daniel Stahler, biologiste en charge du projet loup à Yellowstone. Mais ce conditionnement doit intervenir au moment où le loup agit : la technique ne fonctionne pas si vous le capturez plusieurs jours après la prédation."

"En capturant les prédateurs près du bétail, vous pouvez les amener à rester à l'écart pendant un jour ou deux ; mais s'ils ont faim, ils reviendront, poursuit-il. Tant que les humains, le bétail et les loups cohabitent dans le même écosystème, il n'existe pas de méthode permettant d'éliminer toute prédation."

"La capture ne peut pas forcer l'animal à quitter un territoire sur lequel il s'est installé ni l'éduquer à ne pas attaquer un troupeau, confirme Carter Niemeyer, qui rappelle que dans le Wyoming, l'Idaho et le Montana, les éleveurs et chasseurs tuent les loups avec lesquels ils ne parviennent à cohabiter. Mais elle peut aider les éleveurs à repérer et éviter les loups, en positionnant des chiens près des troupeaux. "

ENTRE 2 000 ET 6 000 DOLLARS PAR LOUP

Reste que même après dix-huit ans d'expérience outre-Atlantique, la technique requiert encore du temps, de l'argent et du matériel sophistiqué. "Les loups sont difficiles à capturer à l'aide de pièges au sol, assure l'ancien expert du Service américain de la pêche et de la faune sauvage. L'utilisation d'un hélicoptère fonctionne mieux, mais s'avère très chère." Coût de l'opération : entre 2 000 et 6 000 dollars par loup, en fonction du type de GPS utilisé – d'une durée de vie de deux ans en moyenne.

Des limites qui avaient conduit le parc du Mercantour, en France, à arrêter une expérience similaire. De 2007 à 2011, le parc naturel régional a ainsi capturé quatre loups, deux grâce à des pièges au sol et deux via l'utilisation d'hélicoptères, afin d'étudier l'impact du prédateur sur les proies sauvages. Malgré l'emploi de deux personnes à temps plein pendant quatre ans, les colliers GPS se sont avérés difficiles à tracer dans de nombreuses zones sans réception satellite. Au final, le Mercantour a perdu la trace des quatre loups, disparus ou braconnés.

"On donne à la société humaine l'illusion de contrôler une espèce sauvage, déplore Jean-David Abel, de FNE. La seule cohabitation possible avec les troupeaux passe par des tirs d'effarouchement et de défense et, en dernier recours, l'abattage."

Audrey Garric